Les Coulisses d’un roman : les corrections

Que se passe-t-il côté backstage lorsqu’un auteur pose le point final de son manuscrit ?
Entre la phase d’écriture d’un roman et l’instant où il se retrouve entre vos mains, plusieurs semaines, voire mois s’écoulent. Le mot « fin », n’est en réalité que le début d’un tout autre travail, et pas des moindres ! Je vous invite aujourd’hui dans les coulisses de cette partie de la conception d’un livre, afin de vous dévoiler un petit aperçu du travail fournis dans l’ombre par les auteurs et tout un tas de petites mains magiques !

Pour commencer, il faut différencier deux parcours bien distincts : celui des auteurs au sein d’une maison d’édition, et celui des auteurs indépendants. Les méthodes varient selon chaque éditeur, et chaque auteurs, et ce que je m’apprête à vous montrer n’est le reflet que de la manière dont je procède à titre personnel, pour mes romans auto-édités. En aucun cas ce n’est une solution meilleure que les autres, c’est simplement celle dans laquelle je trouve mon équilibre depuis quelques temps. Libre à chacun de procéder de la manière qui lui convient le mieux. Avis aux amis auteurs, n’hésitez pas à me donner vos astuces en commentaires et à échanger sur vos techniques !


 

1. Bêta lecture



Elles sont mes Riri, Fifi et Loulou de la relecture, et présentes à mes côtés depuis le tout début ou presque ; Jess, Nath et Lizzy jouent un rôle primordial dans la 1re phase de correction. Leur tâche commence en concert avec mon écriture, en live, donc. Ainsi, dès que je termine l’écriture d’un chapitre, son premier jet tout du moins, je le leur transmets, et elle prenne le temps de le relire, de corriger les coquilles qui leur sautent aux yeux, et de me livrer leur avis sincère dessus. Je garde tout cela précieusement de côté, pour la suite. Et ainsi de suite pour chaque chapitre écrit. Pour certains romans, je m’entoure de bêta lectrices supplémentaires, pour compléter ce travail déjà bien costaud, avec des regards extérieurs spécialisés sur un thème en particulier. Une fois tous ces retours récoltés et le premier jet du roman réalisé, c’est à mon tour de prendre une casquette de relectrice.

bêt lectrices

 

2. Relecture



On reprend tout à zéro, des semaines après le début de l’écriture, après les premières lignes de texte rédigées, et chapitre après chapitre, on relit, on redécouvre par la même occasion les débuts de l’intrigue qui nous paraissent si lointains, tant les personnages ont avancé depuis. Au ralenti, et à voix haute pour détecter les passages qui manquent de fluidité, les sonorités désagréables, et les coquilles éparses. Certains morceaux sont entièrement retravaillés à ce moment-là, je rectifie quelques incohérences omises en route, et j’approfondis des points jugés plus importances, des sentiments clés, mets en valeur des symboles essentiels et peaufine les réactions et le profil des personnages.



3. Antidote



Mon allié de choix ! Antidote est un logiciel professionnel de correction, et honnêtement, je ne saurais plus m’en passer ! Un investissement que je ne regrette pas, quand on voit à quel point il peut s’avérer précis et détecter des points que nos yeux ne savent pas automatiquement déceler. En prime, il dispose d’un vrai bijou, en prime de ses compétences accrues, un dictionnaire des synonymes ultra complet, et un outil de recherche par champs lexicaux, familles, etc. Une mine d’or. Il pointe les fautes de tous types, mais pas seulement : Antidote est devenu un véritable compagnon de route pour mes phases de corrections, me permettant de corriger mes textes avec ses bases d’une richesse incroyable, tant au niveau de la conjugaison, de la grammaire, de l’orthographe, que de la ponctuation, mais aussi des répétitions et de la lourdeur des phrases, de la passivité, etc. Un véritable assistant !

Antidote suggère les points à corriger, libre à vous d’étudier ses remarques et de choisir s’il a raison ou non. Chaque proposition est accompagnée d’une explication, et vous restez le décideur final. Le logiciel n’est pas impassible, mais il permet malgré tout de vous montrer les petites imperfections présentes dans votre texte, et en prime, de comprendre ce qui ne va pas. Attention, il reste un logiciel, qui ne remplace pas un regard professionnel humain, mais il n’en est pas moins un outil pointu, qu’il fait bon combiner avec d’autres techniques de correction.



4. Confrontation



Alors voilà, pour chaque chapitre, je le relis, puis je le repasse avec Antidote. Et ensuite ? C’est là que le travail fourni par les bêta-lectrice rentre en jeu. Il est temps de reprendre le retour de chacune d’entre elles et de le confronter au texte original. Parfois, elles me permettent ainsi de déceler quelques ultimes coquilles passées malgré tout à la trappe, et de temps en temps, elles pointent une incohérence que je n’avais pas détectée. Leur avis m’indique si mon contrat est rempli ou si je dois approfondir certains passages du chapitre en question. Ce retour neutre est primordial à mes yeux, elles sont des lectrices test en prime d’être mes alliées de corrections, et je vois au travers de leurs lectures ce qui fonctionne et ce qu’il faut retravailler. Ainsi, si j’espère un effet de surprise en fin de chapitre, je vérifie leur ressenti avant qu’elle ne lise la suite, ça ne trompe pas ! Elles sont un peu les jalons de mon histoire, me permettant d’atteindre mes objectifs sans quitter le chemin que je me suis fixé dès le départ. Et il n’y a pas plus belle motivation que lorsqu’elles n’ont rien vu venir !




5. Correction professionnelle



Si pour mes autres romans, je n’avais pas eu recours à un professionnel pour mes corrections, pour des raisons financières, car bien évidemment, un tel travail représente un coût assez important pour un auteur, j’ai malgré tout franchi le pas pour la saga Wild Crows, désireuse de fournir au lecteur un rendu irréprochable. J’ai donc fait appel au Phare littéraire pour le tome 1, et j’en suis ravie !
Le combiné bêta-lecture – Antidote – Relectures fonctionnait bien, mais ne remplaçait cependant pas l’œil expert d’un professionnel. Grâce à Stéphanie, je pense offrir un résultat propre et abouti, à la hauteur des attentes. La boucle est bouclée, et je pense avoir enfin trouvé — après deux années d’écriture — le processus de correction qui me convient.

Il est évident que chaque auteur est différent, et que chacun procède de la manière qui lui va le mieux. Pour trouver la mienne, j’ai tenté pas mal de choses au fil des sorties, et finalement, trouvé chaussure à mon pied.

 

 

Voilà donc : vous avez désormais un aperçu de ce que peut être le côté obscur des corrections d’un roman, tout du moins de ce qu’elles sont dans mon cas. Je vous dévoilerai prochainement une autre étape de ce processus de fabrication : la mise en page.
Si vous êtes auteur et souhaitez nous faire part de vos méthodes, n’hésitez pas à commenter l’article pour nous en dire plus !

 

À très bientôt pour d’autres aspects des coulisses des romans !

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