10 points clés pour réussir en autoédition
Si l’édition indépendante peut sembler être idéale pour certains, elle n’en reste pas moins un véritable métier, complet, rigoureux et chronophage. Et parce qu’il existe autant de personnalités variées que d’auteurs, et tout autant d’attentes et d’objectifs, il est bon de rappeler le B.A.-B.A. de l’auto-édition. Je vais vous dévoiler aujourd’hui 10 points clés pour réussir en autoédition. Ils ne garantiront pas votre réussit, tant les facteurs sont nombreux, mais s’avèrent en revanche essentiels à celle-ci.
Si j’ai opté pour ce parcours après avoir connu l’édition traditionnelle, c’est en connaissance de cause et après mûre réflexion que j’ai pris ma décision. Car devenir “indé” revêt bien plus qu’un simple mode opératoire. C’est un état d’esprit.
Certains auteurs trouveront leur bonheur dans l’édition traditionnelle, d’autres non. De la même manière, certains éprouveront le besoin de plus de libertés, d’une totale autonomie. La question de l’indépendance se posera alors. Franchir ce cap mérite un réel bilan de votre côté, quant à ce que vous attendez de cette activité, et nécessite une prise de conscience sur ce qui vous attend réellement.
Nous allons dans cet article, voir ensemble un profil type de l’auteur indépendant, non pas parce qu’il existe un moule, mais parce que certains compétences et traits de caractère sont, je pense, primordiaux, pour se frayer un chemin au milieu des encombres que vous rencontrez.
Voici 10 qualités que tout auteur indépendant devrait garder en mémoire pour avancer.
1/ Polyvalent
Comme expliqué plus haut, l’indépendance est un véritable métier. Vous ne serez pas seulement auteur de vos textes. Vous devrez également porter les casquettes d’éditeur, de community manager, d’avoir de brève notions comptables, parfois. Il y a la gestion de stock, les phases de corrections, l’élaboration de la couverture, la mise en page des textes, la publicité, la gestion des services presse, et j’en passe ! Bref ! C’est un emploi à temps plein, qu’il faudra pour beaucoup d’entre vous parvenir à accomplir en plus d’un travail alimentaire, au moins durant les premiers temps. Je cumule les deux depuis deux ans et m’apprête à vivre pleinement de ma plume des cet été. Je sais donc par expérience à quel point c’est éprouvant. Mais c’est aussi une aventure passionnante et riche d’apprentissages. L’essentiel étant d’être réellement conscient que vous aurez bien plus à gérer que l’écriture, cet aspect là ne devenant qu’une part de votre activité. Un auteur indépendant, c’est aussi un entrepreneur, et il doit s’armer au mieux pour faire face aux imprévus.
2/ Perfectionniste
L’auteur indé se doit d’être exigeant envers lui-même comme envers les prestataires auxquels il peut faire appel dans certains domaines (correction, illustration, etc.).
il doit être en mesure de se remettre en question, d’avoir un regard critique sur ce qu’il fait, de la même manière qu’un encadrement éditorial l’aurait au sein d’une maison d’édition. Si le besoin s’en fait sentir, on recommence, encore et encore, jusqu’à ce que le résultat soit à la hauteur de nos espérances. fabriquer du “à peu près” n’est pas suffisant. Vous devez être convaincu par la finalité de tout ce travail. Rien n’est parfait, mais il faut néanmoins pouvoir se sentir fier de ce que l’on propose. Si l’auteur ne croit pas un minimum en son travail, qui le fera pour lui ? Personne. Tout ceci implique une réelle capacité à plancher des heures entière sur le même problème, jusqu’à obtenir un résultat convenable.
3/ Authentique
Parce qu’il vous faut écrire ce que votre cœur vous dicte. Même si ce conseil peut sembler “bateau”, il n’en demeure pas moins vrai. À l’heure où les effets de modes dictent les genres qui se vendent aux maisons d’éditions, il faut être à même de trancher avec toute cette masse et proposer quelque chose de “différent”, quelque chose qui vous ressemble, quelque chose qui porte votre griffe.
Alors oui, si vous suivez un effet de vague, vous pourrez peut-être connaître un succès, quoique tout est éphémère, mais au fond, il ne faut pas perdre de vue les raisons qui nous ont poussés à débuter l’écriture : mettre sur papier cette part de nous qui boue tellement d’idées qu’on ne pouvait plus la contenir. la passion. La vérité qui est la nôtre.
L’authenticité reste le plus beau message d’amour que l’on peut adresser à ses lecteurs et à soi-même : assumer sa plume, la faire évoluer au fil des années, laisser sa propre inspiration dessiner nos intrigues et se moquer des paillettes, des modes aussi cycliques que temporaires. L’essentiel n’est pas de faire un carton mais bien de pérenniser notre place.
4/ Passionné
La passion doit rester maîtresse de nos actes. Certains souhaitent simplement faire de cette activité un hobbies, d’autres souhaiteront vivre de leur plume : dans les deux cas, il faut parfois se recentrer, se ressourcer et prendre le temps de faire les choses, plutôt que de s’imposer un rythme insoutenable et une pression négative.
On traverse tous des périodes de doutes, des périodes où l’envie d’écrire atténue. C’est un éternel recommencement, et cela reviendra. Ainsi, il peut arriver aussi d’écrire pendant des heures sans pouvoir s’arrêter. Immergez-vous dans vos textes, vivez-les, ressentez-les. Pour ma part, j’aime écrire avec en fond une playlist de musique composée par mes soins en fonction du roman. Cela m’aide à plonger dans l’histoire et à ne pas en sortir avant de l’avoir décidé.
5/ Informé
En tant qu’entrepreneur, il vous faudra vous tenir informé sur les nouveautés du milieu éditorial, l’actualité de ses influenceurs, les opportunités qui pourraient vous intéresser, les nouveaux salons ouverts aux indés, l’évolution des textes de loi concernant votre cas, etc. La veille est un véritable pan de ce statut indépendant.
Ceci s’avère d’autant plus vrai que l’autoédition étant encore une voie “récente”, qu’il s’agisse du contexte légal, social, ou même encore des possibilités qui s’offrent à nous dans notre quotidien, tout est fluctuant, mouvent, et en perpétuelle mutation. Ouvrez bien l’œil et tenez-vous informé(es) !
Il en va de même des échanges entre auteurs, mais aussi avec d’autres partenaires : traducteurs, bêta-lecteurs, correcteurs, illustrateurs, libraires, diffuseurs; chacun peu enrichir l’autre de son expérience et de son point de vue. L’échange et le partages sont de véritables clés de voûte. Rester enfermé dans son coin, replié sur soi-même, voilà un comportement qui en vous permettra pas d’évoluer correctement. ouvrez-vous aux autres et apprenez de leur vécu ! Chaque parcours connaît ses propres caractéristiques, vous sortirez grandi de certains échanges ! Et c’est bien ensemble que l’on avance, pas les uns contre les autres. La seule véritable concurrence, c’est soi-même. L’unique auteur auquel il est bon de se comparer, c’est encore soi-même. Parce que l’agora des indés, elle, ne peut que vous faire progresser.
6/ Professionnel
On parle donc d’un métier, il est question d’entreprenariat. Si l’image des indés tend à gagner en crédibilité ces dernières années, il en va aussi de notre responsabilité à chacun d’aider un peu les choses ! Vous tenez à ce que l’on vous considère comme un pro ? Alors agissez comme tel ! Oui, une couverture réalisée des mains d’un graphiste a un coût, idem pour une correction professionnelle. Ces prestataires aussi doivent remplir leur frigo et payer des charges. Mais tout est question d’objectifs. À moins d’avoir certaines prédispositions pour le graphisme, mieux vaut s’en référer à quelqu’un de confiance lorsque l’on voit à quel point la couverture d’un livre devient un déclencheur d’achat.
À mes début, je n’ai pas opté pour une vraie correction, je me suis contentée de relecteurs “bons en orthographe et grammaire”, d’Antidote et de mes yeux fatigués et maîtrisant à merveille les textes (trop, justement). Le résultat s’en est ressenti. Désormais, ma trésorerie étant plus confortable, je fais reprendre tour à tour chacun de mes livres par une correctrice afin de donner à ces écrits le résultats qu’ils méritent.
C’est aussi ça, être professionnel. Personne ne vous demande d’être parfait. Il faut apprendre et expérimenter pour progresser. Le tout est de savoir tirer les bons enseignements de ses erreurs et de rebondir en conséquence.
De même, n’hésitez pas à suivre des formations, certains MOOC (formations en ligne) gratuits sont proposés par vagues, d’autres plus poussés peuvent être dispensées par des organismes. L’essentiel étant de pouvoir s’assurer d’une évolution dans le bon ordre des choses.
Il en va de même pour la communication : spammer n’est pas promouvoir, et cela s’avère aussi inefficace que néfaste pour la suite. Mieux vaut se concentrer sur l’élaboration de visuel clair, soignés et directs, et les disperser avec parcimonie mais de manière judicieuse. Ciblez votre public et tentez de vous adresser à lui en toute sincérité. J’aime à croire que le naturel et l’authenticité payent. Le rapport à l’humain reste primordial aussi. Vos lecteurs en sont pas des “acheteurs”, ce sont avant tout des personnes sensibles à votre univers. Partagez avec eux, échangez, apprenez à mieux connaître leurs goûts, leurs attentes. Il se pourrait même que vous voyiez naître de belles amitiés.
7/ Déterminé
Vous connaîtrez forcément des difficultés, commettrez des erreurs et certains échecs risquent de pointer leur nez. Et alors? C’est simplement le cheminement logique de tout apprentissage, et force est de rappeler que c’est notre lot à tous ! L’indépendance, c’est aussi accepter cette position de “testeur”, nous sommes les cobayes de notre propre expérience. Les risques de chutes existent, mais le tout, c’est d’accepter cette possibilité, et de savoir se relever plus fort. Quelque chose ne fonctionne pas comme voulu ? Pas d’apitoiement, on analyse, on se concentre, on corrige, et on travaille de nouveau. Les erreurs commises aujourd’hui sont nos forces de demain. Grâce à elles, nous savons exactement ce qu’il faut éviter, et mieux, en les ayant rectifiées, nous avons conscience de ce qui fonctionne de manière efficace.
La paperasse administrative, la gestion des stocks, la facturation, les échos multiples quant aux statuts à adopter, ou encore la diffusion. Il y a tant de notions nouvelles à intégrer qu’on peut vite perdre le nord. Il faudra s’armer de patience et de sagesse pour tirer au clair les informations qui vous seront utiles. Les premiers pas sont inquiets mais avec un peu de temps, tout devient plus fluide. On apprend des choses chaque jour, et c’est aussi ce qui rend cette activité si plaisante.
La seule véritable constante dans les moments plus délicats et autres crises de doutes, c’est la passion qui nous a un jour convaincu qu’on se devait d’essayer, celle-là même qui s’anime toujours en nous et continuera de nous donner envie d’aller de l’avant.
8/ Organisé
L’éventail des champs d’intervention d’un auteur indé peut devenir si vastes qu’il arrive parfois qu’on se laisse submerger par la charge de travail si l’on ne s’organise pas un minimum. Étant moi même de nature assez désordonnée, je travaille sur ce point, consciente que bien structurer son temps libre peut permettre de gagner en efficacité. Pour ceux qui cumulent l’écriture indépendante et un emploi, il faut savoir user de créneaux bien sélectionnés, que ce soit le matin tôt, les pauses déjeuner, certains soirs et les week-ends. Le tout est de parvenir à un équilibre entre sa vie professionnelle 1, sa vie professionnelle 2 et sa vie privée ! Rien de simple, à priori, et pourtant, si l’on se détache de nombreuses pertes de temps futiles, on finit par s’y retrouver. Fermez donc Facebook, coupez votre téléphone, et accordez-vous une heure complète par jour. Ou bien consacrez une journée totale à votre activité d’auteur.
Pour ceux qui parviennent à vivre de leur plume ou n’ont actuellement pas d’autre emploi, le souci s’avère tout autre : ne pas se reposer sur ses lauriers et organiser ses journées en réels temps de travail. Être chez soi peut entraîner un laisser aller, un ralentissement des projets. Netflix et Twitter vous font de l’œil ? OK, mais après le chapitre prévu ce jour ! Voyez les moments de loisirs comme des récompenses à vos objectifs atteints (ceux-là même qui vous permettent de savoir où vous allez le matin en vous levant). Définissez des paliers à franchir, des listes de tâches à accomplir chaque semaine, cela peut vous éviter de vaguer à des occupations qui empièteraient sur des instants qui pourraient être utilisés à meilleur escient.
9/ Réaliste
Non, chaque livre sorti ne sera pas un succès. Oui, vous pouvez publier un bestseller et faire chou blanc sur le livre suivant. Oui, le “succès” est une notion éphémère, subjective et grisante. Mais oui, la roue tourne vite dans les deux sens dans l’univers de l’édition.
L’une de vos sortie n’atteint pas les ventes escomptées? Cela arrive, plus souvent qu’on ne le croit, même si notre objectif n’était pas haut. Vous pouvez vous blâmer, accuser le coup, vous remettre en cause. c’est une réaction normale, c’est humain. Mais il faut vite se mettre un coup de pied au fesse. Et la vie d’un livre ne se limite pas à sa sortie. Il faut l’accompagner au fil des années, et user d’astuces pour le faire découvrir. Pensez aux chroniques, aux publicités, aux promos éclair. Et si quand bien même il ne devient pas un bestseller… et alors ?
Non, ce n’est pas forcément sa qualité qui est pointée du doigt, et peut-être bien que la couverture, le résumé, le contenu, tout est au top, que même les lecteurs l’encensent. Parfois, pour des facteurs qu’on ne maîtrise pas, un livre cartonne, parfois, le même fait un flop. Le moment de la sortie, les attentes du public à un instant-T, le fait de se noyer dans une masse de sorties… On trouverait des dizaines d’explications. On ne contrôle jamais TOUT. Faites de votre mieux pour redresser la barre, donner un second souffle à votre livre. Surtout, arrêtez de vous torturer, soufflez, et profitez des quelques retours de lecteurs; réapprenez l’essentiel : le plaisir d’avoir partaé une histoire, un peu de vous aussi.
On n’écrit pas dans le but de faire un bestseller. On écrit par envie de transmettre quelque chose, par plaisir. Si le succès est au rendez-vous, c’est un plus. Sinon, qu’importe. Mieux vaut s’inscrire dans la durée que dans l’instant.
10/ Humble
Nous en venons donc tout naturellement à cette dernière qualité que nous nous devons de préserver. L’humilité. Au delà des mots posés sur le papier, je pense que beaucoup d’auteurs aiment découvrir la personne qui se cache derrière un livre. Prenez du temps pour vos lecteurs, allez à leur rencontre, que ce soit lors de salons ou pourquoi pas d’événement créés par vos soins.
Restez vous-mêmes, choyez vos valeurs et ne laissez pas l’envie de bien faire atténuer ce qui fait que vous êtes unique. Cultivez votre ouverture aux autres et apprenez de chacune de vos erreurs.
En tant qu’auteurs, et plus encore en tant qu’indés (pour la simple raison que nous sommes entièrement responsables de nos réussites comme de nos échecs), la remise en question est un passage régulier nécessaire afin de nous améliorer, de progresser sur le long chemin qui nous attend. La quête est complexe mais belle, si tant est que l’on s’octroie du temps pour en savourer chaque petit plaisir.
Ceci n’est qu’une liste non exhaustive rassemblant, à mon avis, des points essentiels qui doivent encadrer le parcours d’un auteur. Bien évidemment, aucun de nous n’est parfait, et aucun ne regroupe TOUS ces points forts au même instant. Cependant, il est parfois bon de se les rappeler afin de revenir à des bases plus saines et plus efficaces. On fait tous de notre mieux, mais il est clair qu’en tant qu’indépendants, chaque décision impacte sur l’ensemble de notre activité puisque nous sommes seuls gérants à bord. Il vaut mieux donc songer à tous ces aspects avant de se lancer.
Vous vous reconnaissez dans cet article ? Sans doute être vous auteur ou en avez-vous l’âme. L’indépendance vous appelle? Alors pesez le pour et le contre, et surtout, restez-vous-même !
À bientôt,
Blandine P. Martin.
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