

Un spin-off indépendant existe : Cher Oncle Sam (à lire après, de préférence)
Le coup de foudre se moque des interdits. Il frappe, c’est tout.
Une future mariée dévouée, un avocat surmené, un mariage express à organiser… mission impossible ?
Amoureux depuis le lycée, Lena et Paul espèrent s’unir dans trente jours et appellent leurs témoins à la rescousse. L’occasion pour le futur marié de retrouver son demi-frère Cameron qu’il n’a pas vu depuis la fac, celui-ci vivant aux États-Unis.
Mais ce dernier ne débarque pas seul : il rejoint Biarritz avec tout son groupe de rock !
Un vent de liberté souffle ses bourrasques sur la côte basque… et dans le cœur de Lena.
À leur contact, la jeune femme réalise à quel point elle a oublié de vivre pour elle-même…
Leurs âmes d’artistes réveillent la sienne, enfouie depuis trop longtemps.
Et si, pour la première fois, Lena choisissait de suivre son cœur ?
❝ Une romance pleine de douceur et de tendresse.❞ Les Étoiles des bibliothèques
❝ Une superbe romance qui sent bon l’été et le goût des choses simples.❞ Les rebelles Webzine
❝ Vous allez voir la vie en bleu !❞ Sur ma table de nuit


Je relève le visage vers mon sauveur : Ă©videmment, qui d ‘autre aurait pu avoir pitiĂ© de mon air affolĂ© Ă un mètre de hauteur… J’offre un sourire digne d’un Jack Sparrow bien Ă©mĂ©chĂ© Ă ce cher Cameron.
— Toi, t’es un vrai pote, lui lancé-je avant d’éclater de rire.
Ma rĂ©plique l’amuse et c’est ensemble que nous quittons ce petit bar, le laissant retrouver une quiĂ©tude bien mĂ©ritĂ©e. Nos vocalises endiablĂ©es et faussĂ©es par l’abus de boisson ont sans doute laissĂ© des traces indĂ©lĂ©biles dans ce troquet de quartier.
Devant nous : la baie. LĂ , le bruit des vagues s’écrasant sur le sable assure un fond sonore des plus vivifiants, dans un parfait accord avec la brise glacĂ©e qui fouette nos jours, parsemĂ©e de fines gouttelettes d’Ă©cume. Cette nature forte et maĂ®tresse des lieux symbolise Ă la perfection la vie et la libertĂ© auxquelles j’aspire, telle une suite logique Ă la soirĂ©e dĂ©bridĂ©e qui vient de s’écouler.
Ni une ni deux, j’enjambe la balustrade de pierres et dĂ©vale la pente sableuse de l’autre cĂ´tĂ©, jusqu’à ce que je sente le sable humide s’enfoncer sous mes bottines. DĂ©sireuse d’Ă´ter tout obstacle Ă mon bien-ĂŞtre, je finis pieds nus. Derrière moi, j’entends Daisy hurler de rire, et Miles se demander ce que je fiche. Non sans mal, je retrousse mon jean et approche de l’eau rendue noire par la nuit, emplie d’une vaillance exacerbĂ©e par l’alcool. Plus rien ne me fait peur.
Moi, Lena Cornen, bientôt Vernier, j’affronte désormais la vie sans crainte aucune et avec le désir sauvage de croquer avec délice chaque petite chose qu’elle mettra sur mon chemin.
Je franchis le dernier pas qui me sĂ©pare de la grande bleue et crie lorsqu’un voile glacĂ© recouvre mes chevilles. Je m’enfonce un peu plus dans le sable et j’Ă©carte les bras, paupières closes, tĂŞte en arrière. Un sourire enfantin s’invite sur mes lèvres alors que les bourrasques fraĂ®ches balayent les mèches indociles de ma queue de cheval. GagnĂ©e par l’allĂ©gresse de l’instant, je fais volte-face et rouvre doucement les yeux. Derrière le fond sonore jouĂ© par les vagues, j’entends des bribes de ce que crient mes nouveaux amis. Spencer se moque clairement de moi et je lui souris en retour. Miles, une main sur le front, semble Ă©puisĂ© et pressĂ© de rentrer se coucher. Daisy, elle, partage ma bĂ©atitude, si bien qu’elle enjambe elle aussi la barrière sous le regard blasĂ© de son amant. De son cĂ´tĂ©, Cameron me fixe, la mine amusĂ©e. Je ris Ă pleins poumons, avec ce sentiment intense d’être la maĂ®tresse du monde, Ă l’image de Jack dans Titanic.
Soudain, le choc. Un cri strident s’arrache de ma gorge. Je n’ai pas le temps de comprendre ce qu’il se trame que l’eau s’impose dans mes narines et retentit autour de moi dans un bruit de lave-linge épouvantable. Mes mains touchent le sol, mon visage aussi. Lorsque je peux de nouveau respirer, quelque chose me happe, vers le haut cette fois. Je ne trouve plus rien de drôle ni de plaisant. Ma trachée brûle sous l’effet du sel et de l’eau stagne dans mes conduits respiratoires, me faisant tousser si fort que je crois un instant m’étouffer. Mes yeux pleurent et mes jambes ne portent plus mon poids. Alors quelqu’un le fait pour moi. Une large paume relève mes cheveux dégoulinant pour les plaquer sur ma tête et libérer ainsi mon visage de leur emprise. Avec une difficulté certaine, je recommence doucement à respirer.
— Cette fois-ci, on rentre, miss Phelps[1].
[1] Référence au célèbre nageur américain Michael Phelps