Vivre de sa plume : c’est possible

J’avais un rêve. Un peu fou, certes. Au début, je n’y croyait pas vraiment.

Lorsque d’autres osaient prononcer ce même rêve à voix haute, on leur assurait qu’ils faisaient fausse route, que cela relevait de l’impossible. Vivre de sa plume, quelle hérésie ! Ou pas…

Marc Twain visait juste lorsqu’il a écrit un jour : « ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait« .

Alors, j’ai décidé d’oublier tous ces avertissements, toutes ces pseudo vérités absolues qui tentaient de nous persuader que personne ne pouvait vivre de sa passion, laissant supposer que c’était  réservé « aux autres ».  J’ai cessé d’écouter les pessimistes, les jaloux, les aigris. J’ai toujours eu l’âme rêveuse et sensible aux jolies choses que la vie sait nous apporter.

Je préférais rester un Bisounours au cœur trop tendre et aux milles aspirations qu’une personne résignée, confortée dans un moule qui ne lui convenait pas. Alors j’ai mis des œillères face à ces réactions, et j’ai tracé mon chemin, avec comme unique bagage, l’envie de faire ce que j’aimais et de le faire de mon mieux, avec toute mon âme.

Vivre de sa plume est aujourd’hui possible. J’y suis parvenue depuis l’année dernière, et connais dans mon entourage bon nombre d’auteurs qui en font déjà de même depuis quelques temps.

Bien évidemment, j’aborderai ici le cas de l’édition indépendante, puisqu’il s’avère bien plus compliqué de faire ce constat dans le cas d’auteurs publiés en maison d’éditeur.

Vous ne trouverez ici aucun recette miracle pour parvenir vous aussi à vivre de votre plume, tout simplement parce que je ne pense pas qu’il en existe, et parce que ce qui marchera pour l’un ne fonctionnera pas nécessairement pour l’autre. Nous sommes tous si différents, que l’essentiel reste de préserver ce qui marque notre particularité, de conserver notre griffe et d’avancer en respectant qui l’on est vraiment.

En revanche, je peux témoigner de cette année écoulée qui m’a permis d’atteindre mon rêve, et peut-être que quelques éléments sauront vous servir également. Je l’espère.

autoedition

1/ Une évolution progressive

Il m’aura fallu du temps pour parvenir à ce doux rêve, et des efforts considérables. Un lectorat se construit sur la durée, la patience est donc de mise.

Début 2017, cela faisait 1 an que mes premiers romans étaient parus. J’avais décidé un an plus tôt de ne plus signer chez des éditeurs, après diverses déceptions, et j’avais entamé mon parcours d’indépendante, avec au compteur en fin d’année, une romance historique (Sons of Alba), un roman feel good (Happiness Palace), et une comédie romantique (Quelque chose de bleu).

Concernant mes sagas publiées chez des éditeurs, n’étant pas en mesure de récupérer mes droits à ce jour, j’avais tout simplement pris la décision de les rayer de ma vie jusqu’à ce que je puisse à nouveau les reprendre. Ce n’était pas une grosse perte puisqu’elles ne se vendaient pas (j’éluderai mon avis sur la question, puisqu’il serait hors sujet).

En bref, en 2017, mes sorties papillonnaient gentiment, m’apportant chaque fin de mois un petit pécule me permettant de mettre du beurre dans les épinards. Fin d’année, mon catalogue s’étoffant, le bouche à oreille fonctionnant chez les lecteurs satisfaits, les choses ont gagné en ampleur.

Puis, en 2018, j’ai sorti ma saga de romance suspense, Wild Crows. Et là, tout s’est emballé ! Pour une raison X ou Y, un déclic a eu lieu.

La plume effrontée se veut un lieu de transparence, je ne dérogerai donc pas à cette règle.

Le souci dans le monde de l’édition, et pas seulement dans celui-ci, c’est que lorsque l’on parle de chiffres, deux cases nous attendent sagement : soit vous gagnez peu, et vous n’êtes pas considéré, soit vous gagnez beaucoup, et on vous jette la pierre en criant à la vantardise. Il est bon de rappeler qu’il est inutile de se comparer les uns aux autres. La seule concurrence que vous devez vous figurer, c’est vous. Votre propre évolution. Les seuls chiffres auxquels vous êtes en mesure de vous comparer sont les vôtres, l’an passé.

Le but ici est simplement de tenter de donner des éléments de réponse à beaucoup de questions que l’on se pose en tant qu’auteur et de faire preuve d’une transparence sans détour. Parce que les chiffres parlent d’eux-même et en comparant notre évolution d’une année sur l’autre, permettent d’avoir une vision globale de notre courbe d’évolution respective.

En 2017, mon CA annuel en tant qu’auteur était d’un peu plus de 8000 euros.
En 2018, il a grimpé en flèche, atteignant plus de 37000 euros.

Pourquoi ? Comment ? Je n’ai pas toutes les réponses, car une bonne partie du succès d’un livre est hors de contrôle. Mais je peux néanmoins prendre le temps d’analyser ce qui a changé au cours de 2018 et qui pourrait, en partie, être un début d’explication.

chiffres d'affaires

2/ La professionnalisation

LE point essentiel, selon moi. Ce qui a grandement changé au fil de cette année, c’est que pour la première fois, je me sentais réellement libre, et j’assumais pleinement mon indépendance. Je travaillais à mon compte avec ma micro entreprise et me devais donc de donner le meilleur de moi-même, de redoubler d’efforts et de prendre ce rôle à cœur. J’étais devenue une entrepreneuse. Ma passion prenait une forme plus officielle, une forme professionnelle. Et en tant que gérante, je me devais de me montrer le plus professionnelle, moi aussi, au même titre que mon entreprise. Si l’on souhaite être pris au sérieux, faut-il encore au préalable commencer par y croire, nous aussi. Cela passe par plusieurs points; en voici quelques uns.

a) La rigueur

La priorité selon moi était de me montrer suffisamment rigoureuse pour qu’on assimile pas ma vision de l’autoédition à de l’amateurisme. La vision que les lecteurs et professionnels du livre se font de l’édition indépendante est en cours d’évolution, et ce de manière positive. Si l’on souhaite accompagner cette progression de manière efficace, il nous revient de produire du contenu de qualité. Il est de notre devoir de montrer que les auteurs indépendants sont capables des mêmes résultats que ceux fournis par les éditeurs. C’est un minimum. Pour se faire, j’ai décidé de confier mes corrections à des professionnels, je consacre des heures à la création des supports visuels que j’utilise pour la communication, il en va de même pour les couvertures de mes romans que je crée seule, mais auxquelles j’accorde toute mon attention.

J’ai également appris à m’organiser. Organiser ma promotion en amont, pendant et après chaque sortie, répartir au mieux le temps dont je dispose pour mener à bien tout ce qui m’incombe dans mon activité d’auteur, mais aussi équilibrer mes phases de travail au fil des mois.

La psychologie inversée peut faire des miracles ! Mettez vous à la place d’un lecteur, juste une seconde. Qu’achèteriez vous ? Quel genre de romans attirerait votre attention et pourquoi vous dirigeriez-vous plus vers l’un que vers l’autre ? Ce sont véritablement des questions primordiales qu’il faut se poser et auxquelles il vous faut répondre en toute honnêteté. Vous en tirerez des conclusions efficaces pour savoir comment promouvoir votre roman, sur quels enjeux vous concentrer et quels faux-pas éviter.

b) L’image

C’est malheureux, mais l’image prime, bien souvent. Ainsi, une grande majorité de lecteurs s’attardent sur celle-ci. La couverture de votre livre jouera beaucoup sur le fait que les lecteurs craquent ou passent leur chemin. Il s’agit d’une véritable vitrine et nombre de personnes se diront que si elle est soignée, le contenu du livre aussi le sera, et inversement.
Il en va de même pour les visuels, comme indiqué plus haut. Je suis intimement convaincue qu’il faut prendre le temps de les rendre attrayants, clairs, efficaces. Le message que vous souhaitez transmettre doit être évident, et l’atmosphère du support doit coller avec celui du roman. Identifiez le public auquel vous vous adressez afin de mieux cibler leurs attentes et leurs affinités.

Enfin, en tant qu’auteur, votre image entre aussi en jeu. C’est à chacun de juger ce qu’il est bon ou non de montrer de sa personne, et où fixer les barrière de la vie privée et de celle rendue publique via les réseaux sociaux. J’ai tendance à penser que le naturel et l’authenticité restent les meilleurs moyens d’avancer. Personne n’est parfait. Ce serait mentir que d’essayer d’être un(e) autre.

Restez vous-même.

c) La communication

Pour ma part, j’aime communiquer avec mes lecteurs, mais aussi mes partenaires; j’ai même ainsi créé des amitiés sincères. L’humain joue beaucoup dans mon rapport aux autres, et cela se ressent, je pense, au travers de mon parcours et dans les échanges que j’ai avec mon public.

Lorsque je doute sur un point, j’aime proposer un sondage sur mon groupe de lecteur, permettant ainsi aux lecteurs de s’exprimer. Un prénom de personnage ? Une couverture ? Ils tranchent, et c’est un super moyen de les faire participer à ce nouveau projet !

Les salons sont un point essentiel de mon planning. Certains auteurs de mon entourage enchainent les dédicaces chaque week-end et cela représente une grosse part de leur CA. En province, cela n’aurait sans doute pas le même sens. Pour ma part, je ne me verrais pas passer tous mes week-ends en librairies, je tiens trop à ma vie de famille pour m’en priver et de toute manière, dans ma petite ville, l’impact serait minime, et je perdrais mon temps. (D’autant qu’un libraire prend généralement 30 % des ventes).

En revanche, je sélectionne 4 à 5 événements littéraires chaque année et me concentre dessus. Il existe de nombreux salons, de toutes tailles, de toutes fréquentions. Après avoir testé pas mal d’entre eux, j’ai vite cerné ceux qui correspondaient à mes écrits, à mon univers, ceux qui rassemblaient un public proche du mien, et aussi ceux qui généraient beaucoup de visiteurs ou non. Après plusieurs déceptions, des déplacements inutiles, parfois coûteux, j’ai fini par en oublier certains pour me focaliser sur de plus importants.

Ainsi, en 2019, j’aurais la chance d’être présente à Livre Paris (une première, un test aussi !) , d’être invitée au Festival du roman féminin, et d’être retenue pour le Festival du livre romantique de Dunkerque. J’espère aussi pouvoir revenir à Mons où une belle communauté de lecteurs de romance se manifeste chaque année dans un salon à taille humaine. Il me semble inutile de me disperser plus, car le but n’est pas de faire le tour de France à perte. Chaque déplacement doit être réfléchi car impose un investissement non négligeable entre les frais de logement, d’essence ou de train, de stocks… Et en tant qu’entrepreneuse, je ne peux pas prendre des risques inutiles.

Néanmoins, ces « apparitions » sont nécessaires, je pense, car il est important, tant pour nous que pour les lecteurs, de pouvoir parler de vive voix, d’échanger, de rire ensemble, de mettre un visage sur les noms. C’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres auteurs et de partager nos vécus. Ce sont à chaque fois de superbes moments, riches d’enseignements, et bourrés de bons sentiments, juste assez pour nous rebooster un max et nous permettre de repartir du bon pied.

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3/ L’investissement personnel

Il n’y a pas de secret. Vivre de sa passion implique un investissement personnel TRÈS important. Pendant 2 ans, j’ai dû cumuler un emploi « alimentaire » et l’activité d’auteur indépendant. Autant vous dire que, si au début, cela me paraissait tout à fait envisageable, j’ai vite déchanté quand les ventes ont décollé avec Wild Crows. Entre les expéditions quotidiennes de ma boutique en ligne, la correction, la mise en page, l’écriture, la promotion, les partenariats, le suivi comptable et j’en passe… c’est vite devenu très compliqué.

Pendant plusieurs mois, je travaillais le matin, avant ma prise de poste, le midi, pendant ma pause déjeuner, le soir en rentrant, et les week-ends. Autant vous dire que j’ai fini 2018 sur les rotules et avec un grand besoin de souffler et de retrouver un semblant de vie privée !

Mais j’en avais décidé ainsi. Je savais que cela serait dur. Quand les ventes de Wild Crows ont commencé à décoller, je me suis dit « allez, cette année, je donne tout ce que j’ai. C’est maintenant qu’il faut passer la seconde ». Et c’est ce que j’ai fait, consciente de la difficulté et du défi à relever, mais réaliste sur le fait que si je ne me jetais pas à l’eau à cet instant, je n’aurais sans doute plus l’opportunité de le faire. No regrets. Voilà comment j’ai tenu des mois durant sur ce rythme infernal, guidée par ma passion et mon envie d’en faire mon activité principale.

Il y a eu des phases de doutes, de moins bien, parce que la fatigue joue sur le moral, et que je manque souvent de confiance en moi de nature. L’entourage est là pour nous aider, c’est un soutien sans équivoque. Merci Monsieur P. Martin !  J’ai eu la chance de pouvoir compter sur un mari présent, compréhensif et aux petits soins pour survivre à cette phase de travail sans précédent.

Dès février 2018, mes revenus mensuels sont devenus conséquents, j’y reviendrai plus loin. Autrement dit, avec le recul, j’aurais pu lâcher mon autre emploi à cet instant. Mais mon recul sur le monde éditorial et mon sens des réalités clignotaient comme une balise « danger ». Tout reste éphémère. Rien ne dure. On peut très bien avoir des « boom » dans notre courbe de CA et de jolies chutes ensuite. J’ai donc poursuivi pendant plus d’un an encore le cumul des deux emplois, afin de garder un filet de sécurité pour le « au cas où ». Je ne me serai pas jetée à l’eau sans précautions.

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4/ Trouver sa place et la préserver

Le plus dur finalement, c’est de parvenir à exister dans la jungle de sorties actuelles et dans un décor où de nouveaux auteurs sortent chaque jour du lot pour en disparaître le jour suivant. Nous somme dans une mouvance où tout devient jetable, y compris les titres des romans. Il en paraît tellement chaque jour que leur durée de vie devient souvent ridicule, dans l’hypothèse où, déjà, ils parviennent à en avoir une digne de ce nom.

Une fois encore, je ne suis pas experte en la matière, mais j’aime croire que la meilleure manière de marquer le monde littéraire de sa griffe, c’est encore d’écrire des livres qui nous ressemblent et de rester soi-même en toutes circonstances. Je ne cèderai jamais pour les modes et attente d’une majorité de lecteurs. J’écris avec mon cœur, j’écris ce que mon inspiration m’insuffle, et par dessous tout j’écris avec passion ce que j’aime et ce qui me fait vibrer en tant que lectrice. Ce ne sont pas de simple mots, on ne fait pas que raconter une histoire. On vit une expérience complète qui nous marque profondément à vie, chaque fois que l’on délivre un nouveau récit. Si ce n’est pas le cas, on perd son temps. Un roman sans passion n’est qu’un ramassis de phrases. La magie nécessite un don de soi.

Le jour où je cesserai d’aimer, de frissonner, de rire et de pleurer en écrivant mes romans, je comprendrais que je suis en train d’écrire une daube. Ce sera « retour à la case départ » pour tout reprendre ou changer complètement de texte.

Et si ce qui se vend à un instant-T, ce sont les romances érotiques, je ne changerais pas pour autant mon style d’écriture, qui est pourtant bien loin du compte. Quelque part, je ne m’en sors pas plus mal parce que beaucoup de lecteurs saturent au vu des sorties cumulées et souhaitent de temps à autre découvrir autre chose. Les modes passent, puis reviennent de manière cyclique. Demain, la vague sera peut être aux polars ou au fantastique, allez savoir ? Personnellement, je m’en moque. Elles n’interfèrent pas dans ma vision de l’écriture. J’écris ce que je veux, quand je le veux, le reste m’importe peu.

Connaître un succès, ça peut tous nous arriver, mais on peut retomber tout aussi vite dans les choux dès la sortie suivante. C’est ainsi fait, l’édition est une véritable roue de la fortune.À chaque roman, on la fait tourner à nos risques et périls.

Alors, je pense qu’il est important de prendre soin de ses lecteurs, de les fidéliser, de créer de véritables liens avec eux.  Un auteur n’est rien sans lecteurs. Il aura beau publier autant qu’il veut, la vérité à retenir, c’est bien celle-ci. On écrit pour soi, mais aussi pour être lu, pour transmettre les sentiments qui nous ont poussé à poser ces mots sur le papier. Pour véhiculer un message, encore faut-il que quelqu’un soit là pour le recevoir. L’indépendance est une aventure qui se partage.

Peu importe que vous consacriez  20 minutes quotidiennes ou une heure à la promotion, l’essentiel n’est pas tant là, mais bien dans la régularité. Il ne faut pas disparaître 10 mois et revenir pour la sortie d’un nouveau roman.

Comme toutes relations, celles que l’on entretien avec nos lecteurs se construit jour après jour, dans la continuité. Elle fonctionne dans les deux sens, c’est un échange.  Je m’y consacre de manière quasi quotidienne car cela représente à mes yeux l’un des piliers de l’évolution de mon parcours. Si je peux tirer un autre avantage de mon statut d’indé, c’est de pouvoir communiquer à ma guise. Je peux me montrer disponible et rester proche de gens qui me lisent, je n’ai aucun « barrage » et je dis ce que je veux. Mon contact avec eux s’en trouve consolidé et d’autant plus sincère.

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5/ Une perpétuelle évolution

De 2017 à 2019, si je suis certaine d’une chose, c’est que mon parcours a subi une évolution évidente. Chaque écrit, chaque réussite, chaque échec m’a fait me remettre en question, douter, beaucoup, puis me relever plus forte, plus accomplie. On essaie, la peur au ventre, on teste des méthodes, certains fonctionnent, d’autre non. L’essentiel étant de ne pas se reposer sur ses lauriers, de se tenir informé(e) et de chercher à s’améliorer constamment.

J’aime suivre les actualités du monde littéraire, guetter les nouveaux services proposés aux auteurs, veiller chaque nouvelle législation concernant les auteurs, et ainsi, me sentir légitime dans mon rôle, complétement immergée dans ce qui fait désormais mon quotidien. Je reste aux aguets, j’analyse et observe, j’adapte à ma manière. Bref, je m’enrichis de tout ce que le web peut mettre à ma disposition pour perfectionner mon approche du métier d’auteur.

Du côté des écrits, ma plume gagne en assurance, en fluidité. C’est logique. Plus nous écrivons, plus notre patte se dessine, plus notre personnalité ressort de nos mots. C’est grisant, je m’en amuse lorsque je relis mes romans parus deux ans plus tôt. Autant vous dire que je m’exaspère moi-même en constatant des erreurs que je commettais à l’époque et qui me sautent désormais aux yeux ! Je crois qu’on en passe tous par là. Il en sera deux même dans deux ans au vu de mes écrits actuels. C’est rassurant, d’une certaine manière, cela nous rappelle que notre travail porte ses fruits.

Je lis autant que je peux, j’accorde du temps à tout ce qui génère chez moi de nouvelles idées : cinéma, séries, musiques. Ce sont tout autant de domaines qui enrichissent mon imaginaire. J’estime qu’il faut l’alimenter régulièrement pour qu’il reste productif.  Le sommeil s’avère aussi bénéfique, les rêves me murmurant souvent des idées de nouveaux romans.

En indépendant, il faut avancer dans l’inconnu bien souvent. Le statut est encore trop récent pour trouver réponse à toutes nos questions. Nos sommes de véritables cobayes. Mais chaque expérience, bonne ou mauvaise, doit être utilisée pour nous permettre d’évoluer de la bonne manière. Il faut tirer des conclusions de chacune d’entre elles. Les échecs blessent toujours autant, mais l’on se relève plus vite et on revient plus fort.

se relever

6/ Quelques chiffres

Voilà qui en intéresse plus d’un. C’était aussi l’un des axes du blog : ne rien cacher, parler sans tabou. Les chiffres font partie du deal.

Je ne vais pas me lancer dans des graphiques colorés, mais plutôt faire un récapitulatif de ce qui me semble éloquent et qui peut vous expliquer ce qu’il est possible de réaliser.

STATUT : Auteur indépendant

➽ Ce que je touche sur la vente d’un ebook : entre 50 et 70% du prix de vente TTC selon les plateformes
➽ Ce que je touche sur un roman vendu sur Amazon : entre 20 et 25 %
➽ Ce que je touche sur un roman vendu en salon ou via ma boutique en ligne : de 60 à 70 % du prix de vente TTC

➽ Nombre de romans autoédités à ce jour : 9

➽ Nombre de romans publiés chez des éditeurs à ce jour : 6 (je récupère les droits de 3 d’entre eux en septembre 2019, et des 3 autres en 2021).

➽ Nombre de livres numériques et brochés vendus en 2017 (seulement les titres en autoédition) : 1803 (4 titres publiés)

➽ Nombre de livres numériques et brochés vendus en 2018 (seulement les titres en autoédition) : 13 989 (9 titres publiés)

➽ CA 2017 : 8000 euros

➽ CA 2018 : 37000 euros
Dont 12 % de ventes via les plateformes
Et 86 % de ventes directes (salons et boutique de mon site internet).

➽ Cotisations sociales : 12.8 % pour les ventes et 22 % pour les prestations de services (ventes indirectes)

CA

BILAN

Il fut une époque où j’avais osé croire les pessimistes, au point de le devenir à mon tour, chassant ma nature pourtant tournée vers le rêve. Je me suis lancée dans l’autoédition, non pas pour « gagner plus » qu’en maison, (bien que dans les faits, l’auteur touche effectivement plus en autoédition) mais bien par souci de liberté, parce que je me sentais trop à l’étroit dans le cadre proposé par les éditeurs, et que j’éprouvais le profond besoin de tout gérer seule, à ma façon, de prendre toutes les décisions relatives à mon travail d’auteur. C’était une évidence, dans mon cas, après maintes déceptions à gauche et à droite, chez les grands et les petits. Cela me correspondait, tout simplement.

Mais je n’avais pas prévu que les choses évolueraient ainsi. Je mentirais si je disais ne jamais en avoir rêvé, mais comme beaucoup, je n’imaginais cela tout simplement pas réalisable, en partie à cause de ces « on dit » qui nous rabâchaient qu’il fallait garder les pieds sur terre, qu’on ne vivait pas de ses romans.

Deux ans plus tard, c’est arrivé, sans que je ne le voie venir. Les courbes sont montées d’un cran, et ne redescendent plus. Après un an et demi de recul, j’ai décidé d’abandonner mon emploi alimentaire, celui qui me servait de filet de sécurité jusque là, ne parvenant plus à combiner les deux, et n’en ayant définitivement plus besoin. Je vais donc prochainement me lancer à pieds joints dans l’aventure et me consacrer à ma passion chaque jour de l’année. Le manque de temps qui me freinait jusque là sera jeté aux oubliettes, pour mon plus grand bonheur.

Place à la créativité !

Ne laissez personne vous dire que c’est impossible. Oubliez les rabat-joies. La seule chose dont vous pouvez être certain, c’est que lorsqu’on met tout son cœur pour réussir ce qu’on entreprend, cela finit par payer. Croyez en vos rêves et battez-vous pour les voir se réaliser. La vie vaut la peine d’être vécue pour de tels bonheurs !

Blandine P. Martin

Vivre de sa plume

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