Quand la vie bat de l’aile, une rencontre peut tout changer.

Amy cherche une raison de se battre, un infime espoir.

Zach lui offre une seconde chance.

Happiness Palace. 

Deux mots bien étranges, comme tombés du ciel.

L’occasion pour Amy de gagner sa libertĂ©, loin d’un mari violent et du fantĂŽme qu’il a fait d’elle.  

Une bulle secrĂšte et solidaire au sein duquel ceux qui n’ont plus rien peuvent trouver refuge et rĂ©apprendre Ă  vivre, Ă  sourire, Ă  aimer
 

Comme une main tenue du destin pour convaincre Amy de s’accrocher.

Peut-elle encore faire confiance Ă  qui que ce soit ?

PartagĂ©e entre sa peur de souffrir et l’envie d’avancer, la jeune femme devra trouver le chemin de la rĂ©silience pour laisser son cƓur s’ouvrir de nouveau.



20 minutes.fr : « Happiness Palace, l’endroit rĂȘvĂ© pour une thĂ©rapie sentimentale ! » 

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Je descendis l’escalier qui menait au salon sur la pointe des pieds, prenant soin de ne rĂ©veiller personne. J’avais prĂ©vu mon coup. Dans ma main droite, une lettre qui resterait sur la table de la cuisine, premier endroit qui serait visitĂ© par mes colocataires dĂšs l’aube. Je les prĂ©viendrais ainsi de ma dĂ©marche, et du fait que je serais de retour dans quelques jours, qu’ils ne devaient pas s’inquiĂ©ter. Un plan parfait. Mais c’était sans compter sur ma maladresse habituelle. Je loupai la derniĂšre marche et me retins de justesse Ă  la rambarde de mon unique bras valide. Un peu plus et j’aurais signĂ© mon retour Ă  l’hĂŽpital. Une silhouette se redressa du sofa en panique, et je manquai de crier sous l’effet de surprise. Le chevet situĂ© sur le bout de canapĂ© Ă©claira la piĂšce jusqu’alors plongĂ©e dans la pĂ©nombre complĂšte.

— Putain, Zach, tu m’as filĂ© une de ces peurs ! l’incendiai-je en reprenant mon souffle.

— Amy ? Tu


Il m’analysa quelques instants, encore mal rĂ©veillĂ©, puis se recula un peu plus en penchant la tĂȘte, cette fois-ci gagnĂ© par la curiositĂ©.

— Tu pars oĂč comme ça ?

Je soupirai, mon super plan venait de tomber Ă  l’eau. Pour la partie discrĂ©tion, il faudrait revenir.

— Ă‡a ne t’arrive jamais de dormir dans ta chambre ? glissai-je presque vexĂ©e de voir mon pĂ©riple secret percĂ© Ă  jour.

— Pas souvent, non. Mais tu comptes vraiment sortir en pleine nuit ? Avec un sac Ă  dos ?

Il se passa une main sur le front, comme pour se donner du courage. Le rĂ©veil avait Ă©tĂ© brutal. De mon cĂŽtĂ©, je ne faisais pas la fiĂšre. GrillĂ©e comme il faut, avec mon Ă©norme sac Ă  dos sur les Ă©paules, mes cĂŽtes ne me faisant dĂ©sormais plus souffrir. Un treillis kaki, un sweat noir Ă  capuche, un bonnet, et une paire de chaussures de marche aux pieds, j’étais prĂȘte. Mais il me fallait justifier tout cela. Zach se redressa non sans mal et vint Ă  ma rencontre en contournant le sofa, s’y adossant pour soutenir son corps encore endormi. De nouveau je soupirai, mes mains relĂąchĂšrent les bretelles de mon sac pour retomber le long de mes hanches.

— Je fais Wild.

Zach fronça les sourcils, perplexe.

— Tu fais quoi ?

— Je fais Wild, lui rĂ©pĂ©tai-je, exaspĂ©rĂ©e. Comme dans le film, tu sais ? Bon, je ne compte pas franchir le cap des quinze mille kilomĂštres pour ma part, mais simplement me ressourcer en forĂȘt quelques jours.

Au vu de la mine effarĂ©e qu’il m’offrit en guise de rĂ©ponse, je compris qu’il ne me croyait pas.

— En forĂȘt ? Plusieurs jours ? Seule ? Avec un bras dans le plĂątre ?

— Oui.

— Et tu n’as pas pensĂ© une seconde que ce serait risquĂ© ?

— Si, mais c’est secondaire.

— Oh, superbe.

— On m’enlùve le plñtre cette semaine, tu le sais. Mon poignet va bien.

— Mais si tu forces dessus, il peut encore cĂ©der, c’est trop frais. Et s’il t’arrive quelque chose, comment prĂ©viendras-tu les secours si tu pars seule ? Sans compter que ton futur-ex-mari semble prĂȘt Ă  tout pour te remettre la main dessus


Il eut l’air de se rĂ©citer intĂ©rieurement ses derniers propos, et leva une paume en se rendant compte de la maladresse.

— DĂ©solĂ©, ce n’était pas un mauvais jeu de mots.

— T’inquiĂšte, j’ai saisi l’idĂ©e. Mais je suis une grande fille, Zach, et il ne m’arrivera rien. J’ai besoin de me retrouver, c’est tout.

— Et pour ça, il te faut une forĂȘt


— Entre autres.

— Ă‡a ne peut pas attendre demain matin, qu’il fasse jour au moins ?

— Non, c’est maintenant.

Face à ma détermination, son regard changea. Il aperçut la lettre que je tenais entre mes doigts.

— C’était pour vous prĂ©venir, lui expliquai-je. Pour Ă©viter de vous effrayer pour rien


Le jeune homme pouffa nerveusement en me tendant la main. Un peu dĂ©concertĂ©e, je finis par lui donner le papier. Il lut tout d’un trait, mais en silence.

— Ah, oui ! hum hum
 Non, penses-tu. Je ne me serais pas inquiĂ©tĂ© de te savoir partie seule en pleine nuit dans une immense forĂȘt oĂč rodent des grizzlis et peut-ĂȘtre des ex-maris cinglĂ©s
 !

— Cliff dĂ©tient dĂ©sormais une injonction du juge, il ne peut pas m’approcher. Et je doute fort qu’il rĂŽde dans les forĂȘts !

— Mais les grizzlis


J’exultai.

— Zach !

D’un bon, il se dirigea vers le petit secrĂ©taire du salon et saisit un stylo. Je le vis griffonner quelque chose sur le papier, et quand il me refit face, ses prunelles annonçaient la couleur. Quoi qu’il s’apprĂȘtait Ă  faire, il ne changerait pas d’avis. Il fila dans sa chambre et je le suivis, incrĂ©dule face Ă  son comportement Ă©trange. Je dĂ©tournai le regard, gĂȘnĂ©e, lorsqu’il ĂŽta son short pour enfiler un jean. Il passa ensuite un sweat-shirt, une paire de chaussettes et des baskets, puis il remplit un sac. Pas le moindre sourire ne s’aventurait sur son visage fermĂ©.

— Tu fais quoi, lĂ  ? lui demandai-je aprĂšs plusieurs minutes Ă  contempler ses agissements en silence.

Il passa la porte avec son sac sur le dos, la lettre dans une main.

— Je t’accompagne.

Je m’offusquai.

— Non ! Je dois faire ça toute seule.

— Tu ne me verras mĂȘme pas. Si tu prĂ©fĂšres, je resterai cinquante mĂštres derriĂšre. Mais il est hors de question que je te laisse faire un truc aussi dingue toute seule.

D’un pas dĂ©cidĂ©, il rejoignit la cuisine et je le suivis. Il y dĂ©posa la lettre, bien en Ă©vidence, et partit fouiller un placard Ă  la recherche de quelques vivres qu’il fourra dans son sac. Je ne prĂȘtais pas attention Ă  tout ce qu’il sĂ©lectionnait, mais vu l’impatience dont je faisais preuve face Ă  ce dĂ©part, je lui accordais toute ma confiance. Il saisit ensuite deux jeux de clĂ©s, celui de sa Jeep, puis un autre. Ma curiositĂ© dut transparaĂźtre sur mes traits, et il se contenta de me rĂ©pondre par une simple question.

— Tu avais peut-ĂȘtre prĂ©vu de dormir Ă  la belle Ă©toile ?

Je restai muette. À vrai dire, je n’avais pas pris le temps de peaufiner les « dĂ©tails Â». Pas aventuriĂšre pour un sou j’avais juste pensĂ© « marche Â», « sport Â», « mĂ©ditation Â», en omettant complĂštement les questions logistiques. Un programme Ă©difiant au vu des risques soulevĂ©s par Zach. Bien qu’irritante pour ma fiertĂ©, sa dĂ©marche me serait sans doute salvatrice lors de mon pĂ©riple improvisĂ©. Une fois encore.

Il franchit la porte d’entrĂ©e et j’en profitai pour jeter un coup d’Ɠil Ă  la lettre posĂ©e sur la table. Il avait complĂ©tĂ© mes propos.

« J’accompagne Rambo Girl contre sa volontĂ©. Question de sĂ©curitĂ©. Nous serons de retour d’ici deux ou trois jours. Je reste joignable. Zach. »

Je déglutis, aussi offensée par son élan un peu macho que rassurée par sa présence. Puis à mon tour, je quittai mon doux Palace.