Parce que lors des différents échanges que nous avons, une question revient fréquemment dans vos demandes, j’ai décidé d’y répondre par le biais d’un article : le tout premier concernant mes méthodes d’écriture.
Vous êtes nombreux à me demander comment je travaille, et d’où me proviennent mes idées de romans. Je vais donc tenter de vous présenter un petit aperçu du bazar imaginaire qui habite ma petite tête.
Il est bien évident que chaque auteur procède à sa manière, dispose de sa propre méthode d’écriture. Je vous donne simplement, ici, celle que j’affectionne, dans le cadre de mes romans.
1.Naissance d’une idée de base
Tête en l’air et souvent un peu distraite, je suis sans cesse plongée dans mes pensées, et d’elles-mêmes, elles cheminent, loin, très loin, m’emmenant sur des pistes éventuelles quasi quotidiennement. Il suffit d’un tout petit rien, une situation cocasse, une phrase prononcée par un inconnu. Parfois, l’idée me vient après avoir visualisé un film, un reportage, une série, dévoré un livre : alors mon imaginaire se met en route pour créer mon propre univers à partir de bribes de ce qu’il me reste de ces oeuvres, après « digestion » des idées globales, des messages véhiculés.
Une simple musique peut déclencher en moi toute une histoire !
Enfin, autre puits d’idée, et non des moindres : le sommeil ! Beaucoup de mes idées de romans me proviennent des rêves. Je me réveille au petit matin, et l’idée ne m’a pas quittée. J’en ai oublié les contours, mais en devine encore l’essence. Je pars donc de ce point de départ pour élaborer la suite de mon roman.
2. Travail en amont
Voilà, j’ai mon idée de base. Mais il est encore trop tôt pour passer le cap et me lancer dans l’écriture. Avant d’en arriver là, il faut au préalable que je pense l’histoire, que j’en déduise les grandes lignes, que j’imagine le scénario global, et plus encore, que je travaille mes personnages. Rien ne doit être laissé au hasard.
Tout ce qui sera précisé et approfondi en amont, permettra de gagner en profondeur de texte une fois l’écriture entamée. Pour ma part, j’aime imager chaque morceau. Je visualise chaque personnage, et je mets sur papier chaque détail les concernant : cela m’est ensuite très utile pour bien faire connaissance avec chacun, et rester cohérente dans leur évolution future, mais aussi lorsqu’il me faut les décrire.
Idem pour les lieux, l’univers. J’essaie d’approfondir au maximum, de définir ce qui les rend particuliers, d’en établir les limites, les règles.
Pendant plusieurs jours, semaines, même, j’imagine différentes tournures pour l’histoire, je visualise des scènes clés. Cela me permet de me faire une idée des meilleures options possible pour mon histoire. Une fois encore, le fait d’imaginer les scènes m’offre la possibilité de jauger de la crédibilité de certaines répliques ou situations
Autre point essentiel : je dois maîtriser mon sujet. Si mon personnage principal est atteint d’une maladie, je me renseigne pour comprendre les tenants et aboutissants de celle-ci. Si l’histoire se déroule dans un pays que je ne connais pas personnellement, j’intègre un maximum d’informations dessus;
Ainsi, pour écrire Sons of Alba qui se déroule dans l’Écosse du XVIIIe siècle, j’ai non seulement potasser la complexité politique de l’époque mais j’ai aussi réaliser le périple du petit groupe de personnage en parallèle avec Google Maps. Je me suis renseignée sur chaque ville parcourue, ai étudié chaque distance franchie par mes personnages au rythme de leurs chevaux. J’ai aussi dû intégrer le lexique de l’époque, en gaélique de préférence, mais aussi les coutumes des clans, le fonctionnement interne de ceux-ci… Ce fut aussi intense que riche d’enseignements. De même, pour Cupidon malgré moi, j’ai pris le temps de bien comprendre chaque étape de la maladie de mon personnage secondaire. C’est primordial pour moi, savoir de quoi je parle, pour ne tromper personne.
Autant dire que par périodes, mon historique de recherche aurait de quoi inquiéter le FBI américain !
3. Synopsis détaillé
Une fois ce long travail effectué, vient le temps pour moi d’ériger les grands axes de mon roman. Pour ce faire, je décris mon roman en plusieurs phrases. J’établis les moments clés. Et j’approfondis au fur et à mesure, jusqu’à créer les grandes lignes des premiers chapitres.
Il m’arrive parfois d’anticiper en détaillant les chapitres suivants, mais en mauvaise élève que je suis , trop éparpillé sans doute, tout est amené à évoluer au fil de l’écriture. Je vous en parlerai dans la partie suivante.
Le petit plus, qui n’est pas toujours évident à réaliser, redéfinir la structure du texte en incluant des effets de temps, en compliquant légèrement la chronologie basique.
4. Rédaction du roman
Le moment tant attendu arrive ! Le premier chapitre de mon roman. Je ne me lance pas tête baissée, puisque j’ai déjà passé plusieurs semaines, voire des mois à pencher sur le sujet. Je sais donc parfaitement dans quoi je me lance. C’est donc en suivant mon plan de départ, et en me référant volontiers à mes notes relatives aux personnages et à l’univers que j’avance, laissant ma plume évoluer selon mes idées.
Parfois, des éléments imprévus s’invitent à la fête : mes personnages prennent leurs aises et développent des sentiments que je n’avais pas prémédités, des aléas viennent pimenter le récit, sous le coup d’une idée soudaine ou d’un énième rêve inspirateur. C’est aussi ce qui fait la beauté de l’écriture, de sentir dépassée par ce que l’on a créé, permettre à la petite folie de notre imaginaire de s’exprimer librement.
De manière générale, j’aime m’installer confortablement avec mon ordinateur portable, et je créer une playlist sur mesure que j’écoute en boucle au fil de l’écriture. Il me faut un calme absolu, la moindre diversion m’empêchant de me fondre dans l’univers du livre en cours de rédaction. En ce qui concerne les dialogues, ma méthode consiste à me mettre à la place des personnages, pour chaque scène, pour chaque échange, d’imaginer intérieurement le passage : ainsi le résultat me semble plus réaliste. En tant que lectrice, j’ai une sainte horreur des dialogues qui sonnent faux, des propos trop clichés ou de réactions surjouées. Je préfère de loin des échanges simples et naturels à des tournures pompeuses et donc peu crédibles dans les univers modernes que je traverse avec ma plume.
La rédaction peut prendre des semaines, des mois, mais dans tous les cas, je m’impose une certaine régularité. Tant pis si je n’écris pas à chaque fois le même nombre de mots, ce qui m’importe, c’est décrire régulièrement, afin de ne pas m’éloigner de l’atmosphère générale du roman.
S’en suit des semaines de corrections, avec mes bêta lectrices en or, que ce soit Lizzy, Jess et Nathalie, et parfois aussi d’autres bonnes âmes en renfort. J’espère un jour pouvoir faire appel à un correcteur professionnel.
Pour ma saga éditée chez Milady, Eden, j’ai la chance de pouvoir bénéficier d’un travail éditorial complet et de corrections professionnelles. Un pur bonheur d’avoir de si bons conseils, et un accompagnement expert tout du long.
5. S’inspirer au quotidien
Le travail ne s’arrête pas là. J’éprouve un besoin constant de recharger les batteries côté inspiration. En tant que grande amatrice de cinéma, de séries et de livres, je dévore littéralement ces oeuvres et chacune m’apporte sa touche. Si je devais citer des univers qui ont sans aucun doute inspiré ma plume, il serait difficile de ne pas désigner Tim Burton pour la partie fantastique, et un savant mélange des séries qui ont bercé mon adolescence et des comédies romantiques les plus célèbres pour la partie romance.
Les séries ne sont pas en reste : j’en suis des dizaines ! Et chacune d’entre elles oriente sans aucun doute mes écrits.
Côté littérature, si je devais ne citer que quelques auteurs qui m’inspirent, il y aurait sans aucun doute Charlaine Harris, Anne Rice, Darynda Jones, Sophie Jomain, Georgia Caldera, jojo Moyes…
Romance un jour, romance toujours !
6. À vous de jouer !
Vous écrivez aussi ? Quelles sont vos méthodes de travail ?
Vous souhaitez écrire ? Quelles sont les questio
ns que vous vous posez avant de vous lancer ?
Je répondrai avec grand plaisir à vos questions et découvrirai avec tout autant de joie vos parcours respectifs !
Bon dimanche à tous !
Blandine P. Martin