Un ange passe : un petit extrait, ça vous dit …?

« C’est encore sous l’emprise de ce baiser fougueux que je rouvre doucement les yeux. Mes bras sont noués autour du cou de Jared. Aucun de nous deux ne parle. Nos regards le font pour nous, échangeant dans un dialogue muet mais terriblement chargé d’émotions.
Nous restons quelques minutes ainsi, blottis l’un contre l’autre, nous observant, comme pour tenter de deviner la suite, comme pour découvrir ce que l’autre ressent. Nos cœurs semblent vouloir transpercer nos poitrines pour se rejoindre. Nos bouches entrouvertes rechignent à s’éloigner l’une de l’autre. Il semble qu’aucun de nous ne soit en mesure de prendre une décision.
Pourtant, dans les faits, le choix est simple : avancer, ou reculer.
Dans la réalité, bien d’autres facteurs entrent dans la partie : la ligne à ne pas franchir, afin de ne pas risquer nos vies, la pérennité de notre équipe, notre avenir. Face à cela, une attraction incroyable, une alchimie sans faille.
Tout se brouille en moi. Je ne sais pas. Je ne sais plus.
C’est finalement Jared qui vient rompre cette union. Il se détache de moi, piétinant au passage une partie de mon cœur. Ses mains glissent doucement vers le bas, caressant une dernière fois mon corps avant de le quitter.
J’inspire profondément l’odeur en enfouissant mon visage dans son cou, avant qu’il ne recule, avec l’horrible sentiment que je ne pourrais probablement plus le faire à l’avenir.
Il fait un pas en arrière.
Ça y est.
Je vis très mal cette séparation. Une boule de feu vient obstruer ma gorge, puis toute ma poitrine.
 J’ai mal.
Je relève mon regard vers le sien. Il arbore désormais un air contrarié, froid. Je comprends trop bien son attitude. Il souhaite se reprendre. Effacer cette « erreur ». Mon « erreur ». Notre « erreur ».
Je devrais probablement regretter mon geste. Mais ce n’est pas le cas.
La vie vaut la peine d’être vécue pour un moment comme celui-ci.
Si sa raison prend le contrôle maintenant, je sais pertinemment que lors de cet échange, tout son cœur se livrait à moi.
Nous étions deux.
Deux âmes se sont éperdument abandonnées lors de ce baiser. Rien ne pourra m’ôter cette certitude.
— On devrait rentrer, finit-il par souffler, le regard baissé vers le sol, fuyant de toute évidence le mien.
Alors c’est tout.
— Accroche-toi, me lâche-t-il d’un ton glacial.
Il vient cueillir mes jambes et par réflexe mes bras se nouent autour de lui. L’envie brûlante de renouveler ce baiser me consume, mais son détachement me remet à ma place.
Il ne veut pas.
Nous voilà suspendus dans le vide, et tout en douceur, nous regagnons le balcon. Durant ce court trajet, nos regards s’évitent. Le malaise est là, bien installé.
C’est de ma faute. »

► Pour le trouver c’est ICI ◄

♥ La version papier arrive le 13 avril sur le même lien !