Vis ma vie d’auteur – Mon quotidien à 200 à l’heure

Parce qu’il est parfois difficile d’imaginer les coulisses de l’écriture d’un roman, ou même tout bêtement le quotidien d’un auteur actuel, j’ai pensé qu’un petit article pouvait s’avérer utile. Parce que, non, les romanciers ne roulent pas sur l’or, comme certains l’imaginent, d’ailleurs, peu en vivent à 100%, il nous faut nous aussi décoller notre popotin du lit le matin pour aller au charbon. Si, en revanche, beaucoup d’entre nous nécessitent un job alimentaire pour remplir leur frigo, cela n’empêche que tout autant doivent consacrer plusieurs heures par jour à l’activité d’auteurs, d’autant plus en indépendant.

Bilan 1 : être auteur nourrit peut-être l’imaginaire, mais l’estomac réclame un peu plus que des mots et des paillettes !

Alors voilà, il est clair que chaque auteur a un parcours qui lui est propre, la situation qui lui est propre, et les attentes qui… vous aurez compris, inutile de tripler la répétition. Bref, je vais vous présenter une journée lambda comme je la vis, et il est certain que bon nombre de mes confrères ne se reconnaîtront que partiellement dans mes propos. Ceci n’est qu’un retour personnel de ma situation, libre à chacun de nous présenter la sienne, avec humour, c’est toujours plus sympa ! Cheese !

Pour ceux qui se retrouvent sur cet article un peu par hasard, sans connaître mon site ou même mon nom, petit récap : ex auteur publiée en maison, j’ai décidé de poursuivre en indépendante. Une décision mûrement réfléchie, en parfaite adéquation avec mes attentes et mon besoin de faire les choses à ma façon. Aucun regret. Mon cas diffère donc de celui des auteurs publiés chez des éditeurs, puisque le travail en autoédition est bien plus complet, et réclame donc bien plus de temps, puisque nous gérons tout le processus, de la création du texte à la publication. On apprends, sur le tas, on dévore les heures avec passion, mais on savoure le résultat.

Bilan 2 : il n’y a pas de profil type chez les auteurs, mais autant de profils que de candidats à la plume.

Alors voilà, quand la France s’éveille le matin  (navrée auprès de ceux qui travaillent de nuit, vraiment… la nuit, je ronfle !), en tant que petit maillon de la grande chaîne des indés, je me lève. Jusque là, tout va bien. Mais le rythme métro-boulot-dodo en prend un coup quand dès le petit déjeuner passé, l’heure est venue de consacrer une première demi-heure aux « à-côtés » de la plume. Réponses aux messages reçus depuis la veille, point sur les commandes de livres reçues, point sur les ventes, alimentation du site et des réseaux… 30 minutes chrono !

Ensuite, direction le boulot ! Pas celui qui me permet de pondre des romans, non, mais celui qui remplit mon frigo, vous le remettez ? Mme P. Martin enfile la casquette de secrétaire. Mais juste avant, 20 minutes de trajet en voiture qui me seront précieuses ! Au risque de paraître un peu cinglée, je vous assure qu’il n’y a pas meilleur endroit pour moi pour songer à la suite de mes romans en cours : un fond de musique adéquat, et ça déroule, ça déroule.  (Et après on dira que je ne suis pas concentrée au volant… je le suis, pas forcément sur les bonnes choses, c’est tout !)

Bilan 3 : bon nombre d’auteurs sont sans doute un peu schizophrènes, alternant plusieurs visages…

Quatre heures plus tard, sonne l’heure du déjeuner !  » Repos !  » hurleront certains. Que nanti ! Une heure et demie de pause, c’est bien trop beau pour être gaspillé, pour l’actrice que je suis ! Au boulot ! Rebelote ! Correction ou écriture, peu importe, mais il faut mettre ce laps de temps à profit ! Jusqu’à ce que quelqu’un déniche un appareil permettant d’allonger la durée d’une journée, chaque seconde compte dans cette double vie de folie !

Bilan 4 : les auteurs ont une fâcheuse tendance à penser à 15 choses à la fois. Ce n’est pas leur faute, c’est celles des personnages qu’ils abritent dans leur imaginaire…

Reprise du boulot#1 (alimentaire, vous vous souvenez ?) dès 13h30 ! Et ce jusqu’en fin de journée, où, miracle, je retrouve ces 20 minutes de trajet retour, autour desquelles l’imagination fuse à nouveau, en rythme sur des playlists bien étudiées ! (À force, on se fabrique de bons réflexes ! 😉 )

De retour dans la maison des P. Martin, j’ai négocié une petite heure dans ce début de soirée pour faire un nouveau point : envoi des commandes de livres, réception des stocks, enregistrement, suivi des réseaux, écriture, corrections, graphisme, mise ne page, compta, promotion, organisation, partenariats… il faut tout !

Lors de rares occasions, j’y consacre ma soirée entière !

Bilan 5 : les auteurs ont une étonnante capacité à faire 10 choses à la fois. OK, pas de manière très organisée, mais tout de même !

Ensuite, c’est le mode OFF qui s’active, Mr P. Martin et les fauves (un lion miniature et un loup dompté) ayant aussi besoin d’un peu de mon attention, car malgré tout, derrière ce rythme infernal, la vie continue, faut pas l’oublier ! … jusqu’au moment de dormir !

Ah ah ! La phase de sommeil, on en parle ?

Impossible de s’endormir autrement qu’en songeant à la suite du roman, à la façon dont on va remanier un passage, à des « essayages » de scène dans notre petite tête pour voir ce qui serait le mieux, et j’en passe ! Quand la majeure partie des subconscients se mettent en veille, les nôtres s’animent…

Bilan 6 : les auteurs  ont une mine fatiguée…

Le jour 2 débute, et avec lui, la même rengaine que la veille. Ajoutez à ceci les bribes d’histoires distillées par votre inconscient quand enfin, vous aviez rencontré Morphée… De quoi rajouter de nouveaux romans dans la Pile à écrire, qui déborde au moins autant que votre Pile à lire.

Bref, vous l’aurez compris, écrire, c’est juste une folie, portée par la passion démesurée, l’amour du rêve et du partage, motivée par le désir de véhiculer des émotions, et il faut bien ça pour tenir le coup à cette allure !

Ceux qui en vivent peuvent ôter du compte le combo explosif de deux métiers en une journée, et je commence doucement à entrevoir cette possibilité pour ma part. Mais besoin de sécurité oblige, à ce stade, je préfère m’épuiser à la tâche et me montrer raisonnable. L’écriture reste un art incertain et peine à garantir une régularité financière (encore que l’exclusivité Amazon tend à nous proposer un début de solution; manque de bol ou non, mon lectorat ne se limite pas à Amazon, et je dois donc réserver ce moyen de vente pour les secondes vies des livres).

Bilan 7 : le comble des auteurs ? Savoir se montrer raisonnable quand l’écriture elle-même est un art irraisonné. 

Voilà donc à quoi ressemble une journée survoltée dans ma petite vie.
Depuis cette année, je ne travaille plus qu’à 80%, ce qui me laisse en plus une journée par semaine à consacrer entièrement à l’écriture et ses à-côtés. Ajoutez à cela quelques week-end et la boucle et bouclée !

C’est loin de suffire, mais c’est un premier pas vers l’indépendance à temps complet.

Comme je le disais dès le départ, chaque auteur à un parcours, une situation différente. Chaque récit aurait ses complications, ses difficultés, mais une chose nous réunit tous : la passion.

Bilan : pas d’écriture sans passion !

Alors, amis auteurs, connaissez-vous le même rythme effréné ?

Chers lecteurs, imaginiez-vous l’envers du décor de cette façon ?

N’hésitez pas à venir discuter sur le groupe des lecteurs, on s’y sent bien et on papote !

2 Comments

  1. Olivia Wlod says:

    Je n’imaginer pas un tel train de vie, en tout cas bravo a vous, entre une vie de famille, un travail et une passion, effectivement vos journées sont très remplies ^^

    Concernant l’imagination débordante, je ne suis pas auteur mais je connais ça, dès que j’entend une chanson, ou bien dès qu’il y à un film ou une série pour lesquels j’ai eu un coup de cœur, je m’imagine mille et un nouveau scénario lol et comme j’écoute beaucoup de musique également dans ma voiture en allant travailler, j’y pense souvent également à ce moment là lol

    Je vous ai connu grâce a votre saga Wild Crows, dernièrement j’ai dévoré votre saga Eden, et enfin j’ai commandée tout vos livres, sauf les passeurs de lumière, vu que vous attendez de récuperer les droits dessus.

    Je vous souhaite une bonne continuation dans vos journées bien remplie ^^

    1. Bonjour,

      Merci beaucoup pour votre message Olivia !
      Oui, ce n’est pas de tôt repose, mais au final, la passion prime. Elle est plus forte que le reste !
      Merci pour votre fidélité au fil de mes écrits, et, en effet, les Passeurs de Lumière reviendront retravaillés fin 2019. 🙂

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